Coffeyville, 1892, Grat et Bob Dalton sont au milieu |
US marshall dans l'Arkansas, l'aîné de la fratrie Dalton, Frank, s'est fait abattre dans l'exercice de ses fonctions. Les frères restants, Robert "Bob", Emett, Bill et "Grat" vont se tailler une réputation, souvent calomnieuse, de bandits de grands chemins avec une prédilection certaine pour le pillage des trains et banques de la Southern Pacific.
Pas si méchants que ça et surtout pas du tout idiots, ces outlaws épongent les dettes des fermiers, se tissant ainsi un réseau de complicité dans une population qui les avertit des mouvements des forces de l'ordre.
Leur carrière criminelle s'arrête brutalement, lors du braquage des deux banques de Coffeyville (Kansas, 1892). Cernés par la population, Bob et Gratt Dalton sont abattus avec leurs complices Bill Powers et Dick Broadwell. Emett, truffé de vingt-trois balles, survivra pour partir vers quinze ans de prison, puis d'achever sa vie dans l'industrie du cinéma, scénariste à Hollywood, en 1937.
Le dernier frangin, Bill menait à cette époque une vie d'honnête fermier.
C'est par les chansons populaires que le gang des Frères Jesse et Frank James, belle bande d'assassins, a gagné une notoriété bien plus durable que ces bandits qui, eux, ne s'en prenaient vraiment qu'aux capitalistes.
Le coup de génie du scénariste René Goscinny fut d'avoir créé, à partir de ces personnages historiques, quatre méchants, d'abord assassinés*, puis ressuscités sous forme de cousins, dans la série Lucky Luke (1957). Les lecteurs adoptèrent immédiatement la bande des quatre.
C'est à Joe Dassin, fils de Jules, excellent cinéaste exilé des États-Unis pour cause de "chasse aux sorcières", comme on appelait l'hystérie anti-communiste, qu'il revint d'écrire la chanson qui fit la joie des petits et grands en 1967, à partir des personnages de Goscinny.
Et tagada, tagada, voilà le scopitone...
La version de Morris et Gosciny |
Terminons cette tournée Dalton par une version d'un petit gars de Nancy sur le cas duquel nous reviendrons : King Automatic, certainement un des "one-man band" (homme-orchestre, quoi) les plus réjouissants de ce pays à la con (et on cause pas là de Nancy, ville aux recoins tout à fait agréable, mais bien de la nation).
*Comme le fait justement remarquer Wrob en commentaire, les quatre premiers Dalton sont de Morris seul. Gosciny créera les personnages des cousins qui connaîtront la gloire.
Je viens de découvrir d'où venait le Darling Darling des Casse-Pieds. Merci et bons baisers de Nancy.
RépondreSupprimerFaudrait aller s'en jeter une au Royal, par exemple.
RépondreSupprimerSalut de Toulouse.
Jules
Ouaip. Bon saloon, le Royal.
SupprimerMême sans le Bernie.
SupprimerIl me semble que c'est Morris, seul, qui a créé Lucky Luke et les Dalton, effectivement des cousins de la seconde portée, aux prénoms différents, dans une première série, qui, quand j'étais môme, se distinguait de celle avec Goscinny, par une couverture flexible. Je le sais, mon frangin faisait la collec' des Morris, moi des Morris et Goscinny. Cette série était géniale du point de vue de l'observation et de la restitution de l'ouest américain, elle était plus sérieuse, plus réaliste et plus violente (pas autant que Blueberry, bien sûr) que la seconde. Pour celle-ci, Goscinny a rajouté son humour, ses anachronismes et allusions, sa satire... A l'instar des Dalton, rendons à Morris ce qui appartient à Morris (enfin, peut-être que je me plante...) !
RépondreSupprimerSo long !
Damned ! Tu as raison. À un détail près cependant, il y a eu des Morris / Gosciny souples. C'est à partir de "La diligence", en 1967 que ça part sur du cartonné. Merci cher correcteur.
RépondreSupprimerJ.
Et rendons à Wrob ce qui n'est pas dû à George, nondidjiou !
RépondreSupprimerJ'en rate pas une.
RépondreSupprimerTrop pressé, vous dis-je.
Amitiés à vous deux.