Loran et François pas encore statufiés |
Quitte à se prendre une volée de bois vert de la part des amateurs nostalgiques, allons-y gaiement.
On a beaucoup apprécié les Bérurier Noir jusqu'à leur deuxième album, "Concerto pour détraqués", lorsqu'ils pratiquaient encore une musique froide, désespérée à la limite de la folie. Ensuite, on estime qu'ils se sont fourvoyés dans une impasse musicale en tombant dans le chant pour supporters et politique en se caricaturant à l'extrême, jouant aux porte-paroles autoproclamés d'une certaine jeunesse, bien moins ambigus que LSD, mais bien plus plus mégalomanes qu'OTH.
Tout le monde n'a pas le culot de Jimmy Pursey.
Et puis, ils ont plutôt plus mal vieilli que pas mal d'autres. À leur décharge, il faut bien reconnaître que leur succès brutal et la Bérumania qui en a découlé auraient rendus barjot n'importe quel rocker de l'époque.
Par ailleurs, bien d'autres qu'eux ont joui du tiroir caisse, fin de l'intro.
Un titre, qui clôt en beauté la première face dudit album nous intéresse ici : Les rebelles. Non seulement ils laissent ici tomber leur irritante boîte à rythme mais nous fûmes nombreux à y entendre une reprise aux paroles réécrites pour l'occasion.
Bien des keupons de l'époque crurent y reconnaître un titre, Troops of tomorrow celui-là même qui donnait son nom au deuxième album des écossais Exploited, le groupe de Wattie Buchan, souvenez-vous, ceux qui nous firent le coup des crêtes et du "punk's not dead".
Dôté d'une pochette apocalyptique, ce titre se voulait un hymne à la jeunesse, au désespoir et à une fin tragique (pochette de l'album ci-contre).
Mais nos petits gars de Kilbride n'ont jamais caché avoir tout bonnement emprunté la chanson à un groupe plus méconnu, plus garage, plus trash : The Vibrators (sobrement : les Vibromasseurs)
Trentenaires (déjà) vieux routiers de la scène pub-rock / garage britannique, le groupe londonien de Pat Collier, John Ellis, Ian Knox et Eddie Edwards saute dans le train du punk en 1976 après avoir assisté à un concert d'autres vieillards, the Stranglers, et d'une bande de sales jeunots, the Sex Pistols. Guidés par le guitariste et producteur improvisé Chris Spedding, les Vibrators feront une honorable carrière suivie d'une reformation en 1996. Comme de nombreux groupes britanniques qui survivent comme ils peuvent de leur musique. Ils tournent encore à cette heure.
Un coup d'oreille à l'original de Troops of tomorrow enregistré en public, en 1978, lors d'une John Peel Session de la BBC fera comprendre pourquoi, malgré la version honorable des Bérus, on préférera toujours nos teigneux d'en face le Pas-de-Calais.
Ça rappelle drolement "I wanna be your dog", non ?
RépondreSupprimerC'est pas faux.
RépondreSupprimerJ