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Vite fait et plus ou moins mal fait, Bison Ravi écrit une vingtaine de titres dans la semaine. Certaines chansons seront éditées à part (La valse des chaussettes à clous, les joyeux bouchers). Louis Bessières et Jimmy Walter donnent un coup de main à la musique.
La première s'est tenue le 17 décembre 1954 au Théâtre du Quartier Latin. Elle sera bien accompagnée des cris d'orfraie habituels des anciens combattants et la presse de droite réclamera l'interdiction du spectacle. Mais ce sera surtout le manque d'intérêt pour cette pièce mal foutue qui la fera vite péricliter et interrompre.
Vian, n'a pas semblé très à l'aise avec le sujet, toujours polémique entre anars romantiques et anars moralistes. Il est allé jusqu'à charger Judith Thollon, compagne lyonnaise de Jules (la Louise Michel de la Guillotière), de l'avoir balancé, ce qui est loin d'être prouvé. Judith écopa de quatre ans de prison et une lettre de Bonnot l'avait innocentée au préalable.
Pour mémoire, Jules Bonnot et son groupe tragique ne redeviendront populaires qu'après mai 1968.
Jacques Canetti en profitera d'ailleurs pour sortir un disque contenant plusieurs extraits du spectacle en 1971 (réédité en cd en 2002). Les partitions s'étant perdues, Louis Bessières s'est chargé des arrangements. L'interprétation est assurée par Yves Robert, Judith Magre, Kim Ibarra, Maurice Barrier, Lucienne Vernay, Pierre Jamet et Cécile Vassort.
En échantillon, voici deux chansons "L'enfance de Bonnot" ( par Cécile Vassort et Kim Ibarra) et "Les bienfaits de la pratique" ( par Lucienne Vernay et Pierre Jamet). On ne peut que constater le côté à la fois charmant, maladroit et anecdotique de cette opérette. Mais si on applique la maxime "La société a les criminels qu'elle mérite", voilà qui donne un beau portrait de notre belle époque.
Le premier morceau c'est là.
Le deuxième c'est là-bas.
Publicité d'un garagiste appelé à devenir célèbre |
Les voir tous, Soudy, Carouy, Raymond la Science, Garnier, puis finalement le Jules , dans un bordel, en écoutant chanter du Gaston Couté, n'est-ce pas le summum de ce que Charles Fourier appelait "plaisir composé" ? Film culte pour moi, une mythologie personnelle gravée dans le disque dur dès l'enfance, avec mon grand père réactionnaire qui pestait "des fous ! ce sont des fous !". J'adore la scène où Garnier, génial Kalfon, récite Les corbeaux de Rimbaud au milieu des champs d'hiver
RépondreSupprimer(Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand dans les hameaux abattus les longs angelus se sont tus...) en attendant la voiture que la bande "reprendra" en abattant le chauffeur. Et puis la scène finale ou Bonnot et lui subissent à mort la curée flicarde, et dans laquelle Garnier murmure presque du mal des chiens en assimilant ces mammifères à ses assaillants...
Marrant comme chacun se fabrique ses souvenirs.
RépondreSupprimerJ'ai toujours trouvé le film poussif, maladroit, avec des acteurs qui n'ont pas l'air d'y croire. La faute au tournage en plein mai 68 ?
Mais je respecte trop les souvenirs d'autrui pour ne pas aller y jeter un nouveau coup d’œil.
C'est vrai que Vian charge Judith dans "Jules Bonnot c'était pas n'importe qui" et "Elle voulait toucher du pognon ", mais quand même moins dans la très belle "Complainte de Bonnot".
RépondreSupprimerCe qui m'a toujours étonné, c'est que Vian se soit fait — entre autres — l'apologiste de la cambriole et de l'anarchie alors que son père avait été assassiné en 1944 par deux malfrats : d'autres auraient sans doute viré autrement…
Oui, rigolo. Cela dit ce n'est pas qu'un souvenir, je l'avais en VHS et je l'ai vu, revu, et rerevu, le faisant connaître à des potes avec qui nous citions de larges extraits en faisant nos bêtises... Mais ce doit être la rencontre et ses circonstances qui créent l'attachement... Ainsi, moi, c'est Vian qui me tartit un peu, comme je vous l'ai déjà confessé. Mais, comme toi, j'ai l'esprit ouvert, et cela m'a permis de découvrir la merveilleuse Messe en Jean Mineur !
RépondreSupprimerAmitiés à vous (un autre film marquant de la même époque au sujet proche : Le Voleur de Darien par Louis Malle) !
Ah mais, comment donc. "Le voleur" est une petite merveille et l'ensemble de l’œuvre de Darien est d'ailleurs tout à fait recommandable (avec un amour particulier pour "Haut les cœurs").
RépondreSupprimerJ'ignorais que le père de Vian s'était fait aligner par deux voyous.
Effectivement, on peut pas dire que ça l'ai fait virer ami de l'ordre.
Amitiés
Je voulais dire "Bas les cœurs" !
RépondreSupprimerL'homme-coquille
Archi d'ac' sur Darien, Bernard l'ermite ! Le film du Voleur est plus soft que le bouquin. Croustillants aussi, même si parfois déroutants, les articles du Darien dans l'Ennemi du peuple.
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