mardi 31 mai 2022

Rayon vieilleries : Noël de sang et de larmes


Un peu de nostalgie au sujet d'un succès décalé: un chant qui se voulut pacifiste en temps de crise des euromissiles et termina comme tube de Noël.
En 1980, John Lewis aka Jona Lewie, 33 ans dont une bonne partie à jouer du blues et du boogie (avec The Thunderbolts et en solo) vient de signer chez le mythique label punk et new wave Stiff Records et, pour fêter ça, obtient un succès d'estime avec la chanson à synthé You'll always find me in the kitchen at the parties.
L'année suivante, il décroche la timbale avec une parodie de La charge de la brigade légère (poème militariste de Tenysson suite à un haut fait d'arme aussi sanglant qu'inutile de l'armée britannique qui passait par la Crimée). Ce mélange de pompage de Mozart et Alfvén (merci Wiki) en fanfare mixé à du synthétiseur primitif narre le cafard d'un soldat fatigué qui ne souhaiterait rien tant que de retrouver son foyer pour Noël (d'où le carillon) non sans maudire un certain Winston Churchill qui l'a envoyé dans ce trou à rat.
Faite pour protester contre l'armement forcené du territoire européen, la chanson devint donc le chant de Noël de 1980 et de l'année suivante. Elle fut ensuite incluse à l'album Heart Skips Beat en 1982, ce qui permit au label d'en écouler quelques millions d'exemplaires supplémentaires.
Depuis, Jona Lewie s'est fait discret, il joue du blues, du ukulélé ou apparaît dans un trio avec un autre singulier personnage, Captain Sensible (ci-devant bassiste des Damned).
Quant à Stop the cavalery, à la revoyure, ça a finalement plutôt pas mal vieilli.
That's all folks.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire