dimanche 9 août 2020

Un hommage à Michel Magne


C'est en tombant par hasard sur un documentaire de Jean Yves Guilleux qu'on a eu envie de s'arrêter sur l'excentrique Michel Magne (1930-1984).
Musicien classique de formation, le gars s'est  vite lancé dans la musique contemporaine dès les années cinquante, en pionnier du synthétiseur, avec des titres que n'aurait pas renié Érik Satie (Mélodie populaire d'un autre monde, Mozart en Afrique, Berceuses pour faire pleurer les gosses de riches, Visions pour un enfer plus clément, etc.) non sans accompagner Henri Salvador à l'occasion.
Mais, a l'instar de son collègue François de Roubaix c'est essentiellement le cinéma qui l'a nourri avec 73 musiques de films au compteur de 1955 à 1984. Il a en particulier travaillé avec Henri Verneuil, Georges Lautner, Costa-Gavras ou Jean Yanne.
En 1962, il a acquit le château d'Hérouville, dans le Val d'Oise, et fait aménager l'aile nord en studio d'enregistrement pour lui-même et d'autres musiciens. On a vu y défiler la crème de l'époque. Côté rock : T Rex, Pink Floyd, le MC5, Grateful Dead, David Bowie, côté variétoche : Eddy Mitchell, Nougaro, Higelin, Adamo, Polnareff, Alan Stivell et tutti quanti.
De 1971 à 1974, la console de mixage fut tenue par le jeune Patrice Blan-Francard.
Piètre gestionnaire, Michel Magne, qui se faisait un point d'honneur à recevoir fastueusement ses hôtes, se retrouve en faillite en 1973 et jette l'éponge. Ayant cédé les droits du studio pour le franc symbolique, ayant perdu ses propres bandes dans un incendie, il en restera profondément déprimé.
Il s'est suicidé le 19 décembre 1984.

La bande annonce du docu de JY Guilleux. 

  

Et Symphonie pour odeurs et lumière tirée de Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil la comédie satirique de Jean Yanne qui fit un monstrueux carton en 1972. Si c'est pas une parodie de Jacques Demy...

 

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