Ça vous rappelle quelque chose ? Attendez voir.
Là où c'était assez drôle, c'est que le groupe Elton Motello (mélange d'Elton John et d'Elvis Costello, donc) était, en soi, un gag formé de Ward (ex Punk Bastard), Brian James (ex London SS, futur Damned et Lords of the New Church), Nobby Goff et le Belge Yves Kengen à la basse. Un autre Belge, un certain Roger Jouret, en sera même batteur un temps. Et le 45 tour sort sur un label belge : Pinball.
À ce stade, le rédacteur de ces lignes se remémore s'être trouvé devant une télévision, un midi de 1978, à l'heure où la très giscardienne Danièle Gilbert officiait en grande prêtresse de l'émission pour femmes au foyer, Midi Première.
Et l'on y vit la blonde présenter (avec la moue de rigueur) "un punk" et envoyer l'énergumène nommé Plastic Bertrand faire son numéro de play-back sur un air à la con, "Ça plane pour moi".
Air à la con dont le 45 tour allait néanmoins se vendre à 950 000 exemplaires.
Et être l'objet de plus de quarante reprise, dans le monde du rock anglo-saxon, de la chanson québecoise, du raggamuffin, de la variété, etc.
Le gag vient du fait que Plastic Bertrand n'existait pas!
Lou Deprijck, punk belge |
Ce n'était qu'une image, un avatar, un personnage virtuel créé par le producteur belge Lou Deprijck, auteur de la musique pour le groupe britannique précédent qui avait décidé de s'auto-parodier en français en faisant cette comptine stupide.
Il ne lui restait plus qu'à signer un pseudo très dans le ton keupon* du moment, ce sera "Plastic Bertrand**."
Fonctionnaire des telecom belges (faut bien croûter), le producteur farceur collaborait à pas mal de groupes depuis 1970.
Mais sur ce coup-là, le voilà dépassé par son canular et l'ampleur du succès de la scie l'oblige à faire appel au copain qui avait posé pour la pochette : Roger Jouret, ci-devant batteur des Hubble Hubble et des Elton Motello.
Les plaisanteries tirant parfois en longueur, voici notre Roger embarqué pour quatre albums et tournées de 1978 à 1981.
Le plus honorable étant qu'il n'a jamais prétendu être autre chose qu'un masque. Il a même tout avoué en 1998.
Quant au partage du magot, moment toujours délicat qui suit un beau coup, il semble ne pas avoir posé de problèmes majeur entre les complices, le "Plastic Bertrand" public et "interprète légal" avouant "Je n'ai presque pas touché d'argent, notamment parce que ce n'est pas ma voix sur le disque."
La cascade de procès qui suivront entre 2006 et 2012 sont dus à des litiges entre maison de disque et remix technos.
Et comme la justice est juste, Lou Deprijck fut reconnu auteur par la justice du Roi !
* Citons par exemple, à l'époque, la BD punk de Serge Clerc "Les aventures de Roger Bismuth". Si ce nom vous rappelle quelqu'un, vous ne rêvez pas....
** Pour se moquer de Bert Bertrand, critique rock belge branché, équivalent d'un Patrick Eudeline.
Et moi qui avais toujours cru, depuis que cette information m'avait été livrée dans la cour de la communale, que Plastic Bertrand était mort après s'avoir assis sur un radiateur ! Je tombe de haut, vous pouvez le croire.
RépondreSupprimerVous confondez, cher, c'est Mike Brandt qui s'est assis sur le rebord de la fenêtre.
RépondreSupprimerJ.
Non, non, Brant est tombé du sixième étage, certes, mais Plastic, dans la légende urbaine, a fondu sur son radiateur. Ben oui, du plastique ça fond à la chaleur. On ne vous l'a pas faite à la récré celle-là ?
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