Des comptines aux bombes
On ne va pas ici vous refaire la biographie de l'indispensable Louise qu'on peut consulter ici-même mais plutôt rendre hommage à ses talents, moins connus d'auteur de chansons.
Outre être une source d'inspiration pour Rimbaud, Jules Jouy, Michèle Bernard, Juliette, Louise Attaque ou les excellents Louise Mitchell, notre révolutionnaire débuta comme institutrice avant d'être sociétaire de l'Union des Poètes en 1862.
Il semble qu'elle ait écrit quelques dizaines de comptines enfantines pour ses élèves, composé de nombreux poèmes, dont une partie a été perdue, et aurait même fait un opéra.
Seulement, voilà le Hic, pas moyen de retrouver ces premières chansons paraît-il assez politiquement "osées" en plein second empire.
A moins que quelqu'un n'ait une idée....
Il
est à noter que Louise signait ses poèmes Enjolras, qui est aussi
le nom d'un personnage, étudiant républicain, intègre et
révolutionnaire, que l'on retrouve dans Les
misérables de
Victor Hugo. Qui s'est inspiré de l'autre ?
Hugo lui rendit, par
ailleurs, hommage, à travers un poème, Viro
major (Plus
grande qu'un homme), qu'il écrivit après son procès, en
1871. Verlaine
lui dédia Ballade
en l'honneur de Louise Michel. Elle
eut de grandes amitiés féminines, Marie Ferré, Charlotte Vauvelle
ou masculines, Hugo, Jules Vallés, Théophile Ferré et même
Clémenceau (première époque).
Pendant et après la Commune, elle continuera son activité d'écriture.
Un exemple de poésie écrite en prison :
Quand
la foule, aujourd’hui muette,
Comme
l’Océan grondera,
Et
qu’à mourir elle sera prête,
La
Commune se relèvera.
Nous
reviendrons, foule sans nombre,
Nous
viendrons par tous les chemins,
Spectres
vengeurs sortant de l’ombre,
Nous
viendrons nous serrer les mains.
Les
uns pâles, dans les suaires.
Les
autres encore sanglants.
Les
trous de balles dans leurs flancs.
La
mort portera les bannières.
Le
drapeau noir, crêpe de sang,
Et
pourpre, fleurira la terre
Libre,
sous le ciel flamboyant.
Mais sa chanson la plus connue, celle qui est reprise de nos jours par un bon nombre de chorales est sa Danse des bombes. Ecrite en avril 1871, en pleine insurrection parisienne, elle est ici dans sa version la plus populaire, mise en musique et interprétée par Michèle Bernard sur son disque "Cantate pour Louise Michel")
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