vendredi 19 avril 2019

Nos années 80, jeunesse toulousaine

Salut aux copains !
Aujourd'hui on relaie le boulot de Gilles Pujol, plus connu par chez nous comme Gilles Dougherty, alias pêché sur une pochette de disque de Louis Armstrong "Un des musiciens portait ce nom. J’ai trouvé que ça sonnait bien. Plus tard, j’ai appris que c’était aussi celui du premier mari de Marylin Monroe, ce qui n’était pas pour me déplaire."
Ancien guitariste des Lipsticks, puis jouant sous son propre pseudo, animateur de l'émission Batman time le dimanche sur Radio Occitanie (vers 1982-1985 si on se souvient bien), Gilles mène depuis des années une indispensable recherche d'archiviste sur notre scène rock toulousaine des années 80.
Tout le monde avait un groupe ou connaissait quelqu’un qui jouait. Ça créait une émulation extraordinaire. On se fréquentait tous, on portait de gros badges en plastoc qu’on fabriquait nous-mêmes. On débattait de nos préférences et on se prêtait des disques. On s’arrachait les imports d’Angleterre des Sex Pistols ou d’autres groupes de ce genre, et tout cela alimentait notre inspiration. Chacun s’engouffrait dans les goûts de l’autre pour améliorer sa connaissance de la musique. Bref, c’était très bon enfant.
Ce qui a donné ces derniers temps quelques soirées de reformations où on a pu, hélas, constater combien le rocker toulousain était périssable. Aucune allusion à la qualité musicale mais au nombre de ces joyeux drilles qui nous ont quittés ou qui se retrouvent hors-service d'une manière ou d'une autre.
Pas de nostalgie intempestive là-dedans, juste l'idée de ne pas faire sombrer une mouvance dans l'oubli. Car il s'agit aussi d'histoire.
Mais pas que. Après tout, on a retrouvé pas mal de ces bonnes gueules dans les manifs de ces trois derniers mois. Juste un chouïa vieillis.
Vespa Bop, qui mettait en rockab' des textes de la BD Kébra
Pourquoi cette ville d'agités, dans laquelle rockers et anars se retrouvaient volontiers au même bar, aux mêmes manifs bastons, n'a-t-elle pas accouchée d'un groupe mémorable alors que sur la même période, elle a fourni un nombre impressionnant de groupes de variétés des plus sirupeuses ?
La faute au grand trou noir ? Me faîtes pas rire !
Aux guerres d'egos ? À une mentalité de je m'en foutisme ? Peut-être un peu.
Dans cet entretien, Gilles avance une autre explication :
On peut voir les choses de deux façons. La première consiste à dire qu’en réalité, personne dans le vivier rock toulousain ne méritait vraiment de faire carrière. La seconde prétend que c’est une question de hasards. Si tous ces groupes avaient joué dans des bars de Paris et pas dans ceux de Toulouse, il y aurait eu forcément un producteur pour en lancer un ou deux. À Paris, dans ces années-là, tu tombais forcément un soir de concert sur un producteur éméché qui te disait : « Ok coco, je te veux demain dans mon bureau ». Certaines belles carrières sont nées sur ce genre de coups du sort. À Toulouse, ça n’arrivait pas.

 Et pour mieux illustrer son propos, l'homme à la Rickenbaker a mis en ligne 64 pièces d'époque où on navigue de 1977 à 1989.
On se fait donc une joie de la faire tourner ici.
Si vous avez la curiosité de tout écouter, vous trouverez quelques pépites. Nous, on écrase une larme d'émotion.

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