mercredi 15 août 2018

Pascal Comelade par lui-même


Je ne sais pas vraiment dans quel sac on me met. Ce que je constate, c'est que depuis le début et pour le peu de concerts que je fais, je me suis toujours véhiculé dans le milieu des musiques dites "nouvelles" : une appellation fourre-tout qui n'est pas pour me déplaire.
Après, on peut toujours me cataloguer minimaliste, baloche, variété, ou même avant-garde, oui monsieur ! Pour moi, il y a une question plus intéressante et moins discutée : c'est celle de la musique instrumentale qui n'est ni du jazz ni du classique, ni du traditionnel ni de l'illustration sonore. Une sorte de genre impossible, un sac dans lequel il y a très peu de choses et où, d'un point de vue marchand, il y a eu très peu de succès ­ Pop-corn, Apache, le Bimbo jet... Les maisons de disques te disent "Ah, c'est joli, c'est bien, mais on sait pas le bosser, ça."
 Si je revendique l'appartenance aux musiques nouvelles, c'est parce que c'est le milieu où je me sens le plus à l'aise. Il y a des sectes et des hérétiques comme partout mais, globalement, les gens ont quand même de grandes oreilles depuis très longtemps.

Russian roulette :

Le problème, et c'est triste à dire, c'est que je ne me préoccupe pas des textes : je m'en tamponne. Quand c'est dans une langue étrangère, je me fous complètement de savoir de quoi ça parle. Quant à la chanson française... Je connais des succès, comme ça. Ça peut m'amuser de reprendre une chanson de Johnny, mais ça n'ira pas plus loin que ça. Il y a un truc qui ne me plaît pas là-dedans. Une attitude, une espèce de lourdeur, de vulgarité. Tous chanteurs confondus, que ce soit Bécaud ou Obispo, je les trouve vulgaires. C'est comme quelqu'un qui fait du bruit en mangeant. Tout est dit dans la chanson réaliste d'avant-guerre : ça dégouline, c'est dégueulasse. J'ai horreur de Brel, par exemple, tu peux pas savoir comme ça m'emmerde. Bien sûr, il y a des exceptions de luxe : Nino Ferrer, une certaine époque de Dutronc et de Ferré, Jean Constantin, les Frères Jacques... Et Manset, que l'on est bien obligé d'isoler : il a une élégance à tous les niveaux, qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.

Le soir du grand soir (avec MFSO) :

 


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