Le pacha de Georges Lautner restera comme une série B relativement honorable qui connut quelques ennuis avec la censure pour cause de violence policière assumée.
Parmi les quelques scènes marquantes, on trouve l'enregistrement du Requiem pour un con (dans le film l'inspecteur « Albert, la galoche » est surnommé « l'empereur des cons ») par Serge Gainsbourg.
Appelé à la demande de Gabin, acteur et coproducteur du film, le Serge n'hésita pas à reprendre, une fois encore du Dvorjack, (en l'occurrence, le dernier mouvement de la Symphonie du Nouveau Monde)
Jugée excessivement vulgaire par la censure, cette chanson se verra interdite d'ondes (on comptait cinq radios à l'époque) par la commission de censure. Ce qui lui attirera certainement sa renommée suite au 45 tour (Philips 370 617 F) qui comportait Psychasténie en face B.
Du coup, ce thème fut copieusement repris.
Les punks parisiens d'Oberkampf conclurent leur premier album de 1983, P.L.C., par cette aimable version :
Plus récent et plus inattendue, une version enregistrée à Sainte-Marie aux Mines le 10 juin 2006, par le trio dynamique Jacques Higelin, Daniel Darc et Rodolphe Burger.
La nature, le spectacle et les magazines ayant décrétés le mois d'août comme celui des amours, quelques remarques désagréables sur le sujet.
À l'origine, de notre vague à l'âme, le tout dernier morceau du troisième album (Salda baldago, 1988) du groupe basque Hertzainak*.
Outre que les petits gars de Gasteiz (Vitoria) ont interprété exceptionnellement une chanson au titre anglais, No time for love, la superbe musique est d'une évidente inspiration irlandaise.
Aaaah, les projections basco-irlandaises de l'époque...
Sauf que Bilbao n'a jamais été Belfast, enfin passons, là n'est pas le propos.
Notre connaissance de l'euskera étant plus que limitée, on avait tout de même compris que dans un monde hanté par le bruit des sirènes et des rafles au petit matin, par les larmes et les cris de terreur il ne pouvait exister d'amour.
Particulièrement si on vit à Chicago, Santiago, Varsovie, Belfast ou Gasteiz. Entre autres.
En réalité, le groupe n'a jamais caché avoir emprunté ce titre au chanteur de folk américain exilé au Royaume-Uni pour cause de conflit au Vietnam, Jack Warshaw qui créa cette chanson en 1979 sous le titre "If they come in the morning". On trouvera l'original ICI et les paroles (avec accords) LÀ.
Le chanteur irlandais Christy Moore la fit sienne en la rebaptisant No time for love avec la bénédiction de son auteur.
C'est d'ailleurs lui qui mit cette version en ligne. Ici en duo avec le guitariste Declan Sinnott.
Les paroles n'ayant pas pris une ride, vous constaterez que nos amours d'été ou pas, sont mal barrés. Et que, les prolétaires n'ayant pas de patrie, cette mélodie a toute sa place ici.
Salud !
* (1982-1993) Auteurs de "l'hymne" des autonomes Pakean utzi arte, ils sont bien moins connus ici que Kortatu (qui, eux, ne chantaient pas qu'en euskera) et c'est assez dommage. Surtout en ce qui concerne les trois premiers albums.
Dernièrement, l'ami Humphrey exhuma une émission radio dans laquelle apparaissait cet étrange individu.
Sanvi Alfred Panou est né au Bénin en 1945. Élève du Cours Simon à Paris, ce touche-à-tout a été acteur, producteur, distributeur et fut longtemps gérant du cinéma parisien La Clef, consacré aux films de partout et d'ailleurs.
En 1969, Brigitte Fontaine avait déjà commis un disque avec l'Art Ensemble of Chicago, en virée sur le vieux continent, pour le label Saravah.
Un soir de bringue en compagnie de Jacques Higelin, notre impétueux jeune homme demanda à Pierre Barouh pourquoi diable ce dernier ne le signait-il pas. Le producteur le prit au mot et le pria de lui apporter ses chansons dès le lendemain. C'est donc un Panou, quelque peu dégrisé qui, cette nuit-là, écrivit à marche forcée Je suis un Sauvage, puis, puisqu'il faut bien une face B, Le moral nécessaire devenant ainsi un des tout premiers slameurs africains a être signé sur un label français.
On commence par la B:
Ci-dessous, un extrait d'un entretien avec notre sympathique poète. L'intégralité se trouve ICI. À mes débuts, j’ai créé un premier spectacle « Black Power »
qui est un montage de texte des militants des Black Panthers avec des
textes de Stokely Carmichael, Angela Davis et pas mal de militants de
cette époque. Et à cette époque on a débuté avec Jacques Higelin, ce qui
nous a permis de rencontrer Pierre Barouh notre producteur. Et j’ai
fait ce disque-là qui n’avait pas du tout marché à l’époque et qui avait
pour titre « Je suis un sauvage » et « Le moral nécessaire« .
Aujourd’hui après plus de 40 ans, curieusement, la SACEM m’envoie des
droits d’auteurs par miracle ; c’est pour dire qu’il faut pas désespérer
quoi.
Et voilà la Face A
Aujourd'hui Kant, Gauguin, Sartre, Kepler et Thomas d'Aquin pour les nuls et en chanson.
Dans le cadre de notre semaine d'hommage à la poésie galicienne, les galopins de Siniestro Total se posent enfin les questions essentielles, résumant ainsi quelques milliers d'années de science et de philosophie.
Ceci dit, si quelqu'un a la moindre réponse...
Quand est advenu le Big Bang ? Où étions-nous avant de naître ? Où est passé le chaînon manquant ? Où allons-nous après la mort ? Qu'y a-t-il dans les trous noirs ? L'univers est-il en expansion ? Est-il concave ou convexe ? Ref Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Sommes-nous seuls dans la galaxie ? Et si l'au-delà existait ? Et la réincarnation ? Qu'est l'être ? Qu'est l'essence ? Qu'est le néant ? Qu'est l'éternité ? Sommes-nous âme ? Sommes-nous matière ? Ne sommes-nous que le fruit du hasard ? Le Carbone 14 est-il fiable ? L'Homme d'Orce est-il vraiment notre ancêtre ?
Laisse Béton de Renaud, ex-faux loubard des années 1970, a connu un nombre non négligeable de variantes et parodies.
Alors quelle que soit votre destination ou localisation du moment, voici deux aimables versions toutes droites issues de la tradition vernaculaire.
La première nous vient tout droit du nord de l'île d'Amour (2B) et est en charge du duo I Mantini ( Daniel Vincensini et José Oliva) avec participation de la bande d'humoristes locaux, I Kongoni. Ce fut, là-bas, le tube de l'été 2014.
Comment dire... venant, nous aussi, d'un certain Sud, on partage pas mal de leurs sentiments quant au tourisme.
La reprise suivante est du pur causer de Nancy (54).
On regrettera seulement que la personne qui envoya cette version des Amis d'Ta Femme ait cru bon d'y adjoindre les paroles.
C'est tellement plus chouette à déchiffrer à l'oreille.
Rilke avec Balthus et Baladine Klossowska, sa mère
Je ne suis pas de ceux que l'amour console. Il en va bien ainsi.
Qu'est-ce, en effet, qui me serait plus inutile à la fin qu'une vie
consolée ? (Rainer Maria Rilke)
Grand merci au Moine Bleu qui publia cette superbe version du poème de Rainer Maria Rilke, Ernste Stunde, par une Colette Magny, sur ce coup là, parfaite.
Que dire d'autre ? On en a de la buée plein les yeux.
L'original en allemand, juste parce que toute langue est belle.
"Avoir tant de bon vin et pas pouvoir manger de pain" Béziers, juin 1907
C'est en tombant, dans un grenier, sur la photo d'un arrière grand-oncle en uniforme (les paysans se faisaient alors photographier à l'armée) avec le chiffre 17 ornant le col de sa capote que cet épisode a refait surface.
Au début du XXème siècle, Gard, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales ont transformé leurs plaines desséchées en superbes vignobles.
De 1900 à 1906, la production de vin du Languedoc grimpe de 16 à 21
millions d'hectolitres. Cette surproduction se solde par une
chute brutale des prix qui sont divisés par deux ou par trois en
quelques années. C'est la ruine pour de nombreux viticulteurs qui n'arrivent pas à rembourser leurs dettes mais aussi
négociants dont le sort est suspendu à celui de la viticulture.
Pour des raisons de survie, la plupart des petits viticulteurs ont déjà créé des coopératives.
Extrait d'un discours de Jaurès : Dans une vigne, des raisins contrariants et
imbéciles dirent qu'ils ne voulaient pas aller avec leurs frères qui se
laissaient cueillir. On fit comme ils le voulaient, et ce qui se passa,
c'est qu'ils pourrirent sur souche, tandis que les autres allèrent à la
cuve, où ils firent le bon vin qui réjouit les cœurs. Paysans, ne
demeurez pas à l'écart. Mettez ensemble vos volontés, et, dans la cuve
de la République, préparez le vin de la Révolution sociale
Les Languedociens réclament alors l'abrogation de la loi de 1903 sur la « chaptalisation » (sucrage destiné à augmenter le taux d'alcool)et une surtaxe sur le sucre pour décourager les importations. Le Président du Conseil, le toujours aimable Georges Clémenceau demeure inflexible. "Je connais le Midi, tout ça finira par un banquet", ose-t-il affirmer.
En 1905, des manifestations rassemblent plus de 15 000 personnes à Béziers et Marcelin Albert, cafetier surnommé "lou cigal" (il harangue juché sur un platane) lance sa pétition : Vive le vin naturel ! À bas les empoisonneurs !
En 1907, suite à l'épidémie de phylloxéra ayant entraîné la disparition d'une bonne part du vignoble, le gouvernement importe massivement du vin d'Algérie qui sature le marché.
Le coupage au sucre étant toujours interdit, les producteurs sont ruinés et entraînent avec eux toute l'économie régionale. En février, une grève des impôts commence à Baixas, le 11 mars, le Comité de défense viticole appelle à la grève et à la démission des conseils municipaux.
Le 12 mai, 150 000 personnes défilent à Béziers. Des barricades sont érigées.
Clemenceau en appelle au sentiment républicain des maires et, dans le même temps, envoie 27 régiments (32 000 soldats).
Le 9 juin, on estime la manifestation de Montpellier à 800 000 personnes.
Le 19 juin, à Narbonne, où le maire socialiste, Albert Ferroul a démissionné, les soldats tirent sur la foule, faisant deux morts dont
un adolescent. Le lendemain, la préfecture est incendiée. Face à une foule qui hurle
sa haine : cinq morts.
Ce jour-là, le 17ème d'infanterie, stationné à Agde et formé de gars du Midi se mutine et gagne Béziers à marche forcée pour protéger la foule contre les autres corps d'armée.
Accueillis par une
population en liesse, les mutins s'installent sur les Allées Paul Riquet, mettent crosse en l’air. La population leur offre vin et nourriture.
À Paulhan,
la voie ferrée est mise hors service par des manifestants qui stoppent
ainsi un convoi militaire chargé de mater les mutins. À Lodève, le sous-préfet est pris en otage.
Il y a négociation, après avoir obtenu la
garantie qu’aucune sanction ne leur sera infligée, les soldats du 17ème acceptent de déposer les armes et regagnent leur caserne le 22 juin, sous bonne escorte et sans aucun incident majeur.
Finalement, le gouvernement établit une surtaxe sur le sucre et
réglemente sévèrement le négoce du vin, donnant ainsi raison aux
manifestants.
Les mutins furent envoyés à Gafsa, en Tunisie , en compagnies disciplinaires tout en restant sous un statut militaire ordinaire. On leur a ensuite réservé systématiquement les assauts en première ligne en 1914.
Il en reste la chanson de Montéhus, Gloire au 17ème, ici chantée par le récemment disparu Marc Ogeret
Populaire fut ce refrain : en octobre 1910, lors d'une grève des carriers à Levrezy, Louis Bara, syndicaliste libertaire, entama le chant, puis
cria "Soldats, crosse en l’air, rompez vos rangs, mettez-vous avec les
travailleurs, faites comme vos frères du 17ème". Il fut condamné, en
février 1911, à 18 mois de prison.
La mémoire de cette grève de 1907 reste vive dans la région. Elle culminera dans le mouvement de 1976, dont on vous a touché un mot ici
Témoin de l'époque où l'on chantait Rouge en Languedoc, Lengadoc Roge de Claude Marti (1973).
Voici l'histoire d'un morceau bien connu des amateurs de rock qui se trouva universellement popularisé par l'ennuyeux Tarentino : Misrilou (l'Égyptienne).
Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que cette très célèbre descente de stratocaster a pour origine rien moins qu'un rebetiko enregistré en 1927 par un certain Michalis Patrinos.
Un autre Grec, de New-York celui-là, Nick Roubanis, n'hésita pas à s'attribuer abusivement la paternité de cette mélodie traditionnelle une quinzaine d'années plus tard.
Son thème ? Rapportons-nous au Mille et une nuits : Shéhérazade dit au
Sultan : «Sire, je vais vous raconter l’histoire de Misirlou.
Il y avait autrefois un riche marchand qui se rendit en Égypte pour
affaire. Il y rencontra une femme d’une beauté ensorcelante. Pour
elle, il composa une chanson d’amour…»
Et voilà le travail :
Devenue danse populaire aux États-Unis,Richard Monsour, jeune bostonien d'origine libanaise et plus connu sous son pseudonyme de Dick Dale, l'immortalisa en un surf rock retentissant qui assurera sa renommée.
Sa version de la mélodie méditerranéenne sera ensuite reprise par les Beach boys, les Trashmen, les Ventures, Jan and Dean, les Rumblers, Link Wray, etc, etc...
Le voici, avec ses Del Tones, dans une séquence du film A swinging affair.
C'est tellement du playback qu'on se demande forcèment où est passé le saxo. Mais on ne peut qu'admirer le jeu de jambes.
Et en français ?
Entre ici, Dario Moreno, toi qui roulait si bien tes R :
Bérurier Noir Salut à toi
Hafed Benotman Jaja
Serge Reggiani Du vent dans mon crâne
Françis Blanche Général à vendre
Hélène Martin Tant de sueur humaine
Patrick Denain Ça n'a pas d'importance
Christian Paccoud Un si p'tit espoir
Noir Désir Fin de siècle
Brigitte Fontaine La côtelette
Reda Caire Le petit bal perdu
Catherine sauvage Le temps du tango
La Rumeur Le cuir usé d'une valise
Guy Béart La chabraque
Jacques Marchais Chant des pègres
Thomas Fersen Pièce montée des grands jours
Le Nez dans l'ruisseau Pen-Sardine
16 tonnes
Alain Bashung Il voyage en solitaire
Passi Les flammes du mal
France Gall Diego, libre dans sa tête
Arletty Si vous étiez un coquin
Les Négresses vertes Voila l'été
Jacques Marchais La vie s'écoule
NTM Qu'est ce qu'on attend ?
Cette émission se trouve sur le clic habituel.
Encore un grand merci à la bande au Nez dans l'ruisseau
Et en supp, le classique qui y manquait ( c'est encore lui, on s'excuse)