mardi 10 avril 2018

René-Louis Lafforgue, poète anar





En 1936, l'abject général Mola donna l'ordre de fusiller tout opposant sur son territoire d'Aragon et de Navarre. Vivant à San Sebastian et affiliée à la CNT, la famille franco-espagnole de René-Louis Lafforgue, alors âgé de 8 ans, passe la frontière française comme des dizaine de milliers d'autres.
Tout gosse, il participe à un réseau de résistance pendant l'occupation durant laquelle un de ses frères est tué.
Dans l'après-guerre, il est boucher, charpentier, machiniste, puis acteur avec Charles Dullin et tourne avec le Mime Marceau.
Tâtant du cabaret et de la chanson il remporte le prix de Deauville en 1954 et sort son grand succès, la java Julie la rousse, en 1956. Contrairement à ce qu'ont affirmé certaines mauvaises langues, cette chanson n'a rien à voir avec l'ancien rédac' chef de Libé.


En 1962, il ouvre un cabaret "L'école buissonnière" rue de l'Arbalète. S'y produisent Pierre Louki, Bobby LapointeMaurice Fanon, Paul Préboist, Christine Sèvres, Léo Campion, Béatrice Arnac... Le lieu est aussi un rendez-vous de pacifistes et d'anarchistes.
Outre quatorze Eps chez Pathé-Marconi, il a joué dans seize films et trois séries télévisées. Ce libertaire aura raté mai 68 : il s'est tué dans un accident de la route sur un tournage le 3 juin 1967 du côté d'Albi. Il avait 39 ans.
Le voici à la télévision en juin 1957, pour un autre de ses succès populaires : Le poseur de rail. Avec une pensée pour les camarades en grève. 


 

Georges Brassens, présent dans cette séquence, disait de lui "Il a l'air de chanter avec un croûton de pain à portée de la main. Sa guitare est de très mauvais bois mais qu'est-ce que ça peut bien nous faire! Il chante. Il ne tend pas la patte. Il ne dit pas « À votre bon cœur Messieurs Dames ». Il choisit. Il n'est pas poète pour n'importe qui. Donne qui veut, donne qui peut."

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