lundi 11 septembre 2017

Morelli toujours


La chanteuse Monique Morelli s'est éteinte mardi à Paris, à l'âge de soixante-neuf ans. Sa vie, c'est tout un poème, ou plutôt une longue suite de poèmes. Elle a chanté Aragon, Ronsard, Villon, Pierre Seghers, Carco, Verlaine, Luc Bérimont, Mac Orlan... Elle avait une voix d'entrailles, identifiable dès les premiers accents. Héritière des «goualeuses» sublimes (Lys Gauty, Fréhel, Damia ou Piaf) elle s'était mise à personnifier Montmartre, étant pourtant née à Béthune (Pas-de-Calais) dans une famille de fonctionnaires qui la destinait à la pharmacie! Ce n'était pas son fort. Successivement virée de quatorze établissements scolaires, elle vint à Paris pour vivre sa passion poétique. En 1969, elle passait en première partie de Brassens à Bobino. Sa belle présence tragique et populaire s'efface. Restera la voix, comme le témoignage ineffaçable d'un riche tempérament et d'une bonté native.

L'Humanité, 28 avril 1993 

 Les Quatre saisons (Mac Orlan)

Agathe Fallet se souvient de ces ambiances d'hommes dans les bistrots : "Quant il y avait des femmes, c'étaient des folles ! Elles résistaient. (...) Il fallait faire partie du groupe." Il fallait le tempérament d'une Monique Morelli (qui avait débuté, il est vrai, comme dompteuse chez les Fratellini ) ou d'une Youki Desnos, des caractères bien trempés, pour se mélanger sans se dissoudre dans cette compagnie de mâles qui se représentaient les femmes d'une manière bien conventionnelle.
Olivier Bailly. Monsieur Bob. 2009 

 
Le renégat (Tristan Corbière)
  

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