mercredi 30 août 2017

Orchestre Rouge et la saleté


Une fois n'est pas coutume, penchons-nous sur un genre désuet, celui de ces ex-jeunes gens modernes que fut la new-wave à la française. Atypique, Orchestre Rouge l'était assurément. Fondé en 1980 par l'auteur, chanteur, violoniste et poète américain exilé en France Théo Hakola, un romantique obsédé par la Guerre d'Espagne, l'Occupation et les années 30-40, tellement dans l'esthétique d'un monde à l'agonie. Les pseudos des musiciens ne doivent donc rien au hasard : Denis Goulag et Pierre Colombeau (guitares) Pascal des A (basse) et Pascal Normal (batterie).

Entre folk-rock froid et new-wave aux sons triturés mais absolument dépourvus des immondes synthétiseurs qui polluaient les disques de l'époque, ces petits veinard font enregistrer leur premier disque, Yellow Laughter, par Martin Hannett, crème des ingénieur du son ayant produit, entre autres, Joy Division, Buzzcocks, Basement 5 ou New Order.
Succès de presse et d'estime, sans retombées commerciales. Ils sortent un deuxième album, More passion fodder, évoquant de plus en plus leur parenté avec Nick Cave.
Et puis, ils se séparent en 1984 (tiens donc...), publient un disque posthume, Des restes, et Théo Hakola s'en va monter un autre combo dans la même ligne, Passion Fodder, qu'on avait évoqué là.
Mélangeant chansons majoritairement en anglais, en français, avec une touche d'espagnol, voici un titre issu du deuxième Lp, "Saleté" qui comme son nom l'indique, évoque l'attitude commune au temps de l'autoproclamé État français, en 1940-1944.

 
On rajoute la face B de leur premier 45 tour, Kazettler Zeks, un chouette reggae polaire qui prétendait narrer le sort des antifascistes livrés aux dictatures triomphantes ou aux sbires de Staline entre 1933 et 1953.
Sujet assez peu fréquent chez les groupes de rock de l'époque, même ceux qui se la jouaient un tant soit peu intello.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire