mercredi 16 novembre 2016

Sanseverino a adapté Papillon


Nos quelques lecteurs, lectrices, habitués, habituées, belges, belges, ont bien remarqué qu'il n'est pas dans nos habitudes de faire la pub pour un album récemment sorti.
Disons qu'après un an, ça fera un honorable temps de prescription.
Car, d'un point de vue chanson, l'adaptation par Sanseverino du livre d'Henri Charrière, "Papillon", en bluegrass, hillbilly, blues tout court et avec même un chouïa de musique amérindienne est une belle réussite.
Pour ce faire, Sanseverino s'est adjoint Christophe Cravero au violon alto, Christian Seguret à la mandoline et au violon, Jean-Marc Delon au banjo, Jidé Jouannic à la contrebasse,Lionel Suarez à l’accordéon et Xa Mesa aux percussions.
Dixit le chanteur : « J’ai écrit l’album dans l’ordre du livre et il s’écoute donc dans l’ordre de composition. Au départ, je savais seulement quel son je voulais entendre. C’est un karaoké littéraire » 
Extrait de la présentation du disque :
Ce n’est pas vraiment un truand, ce n’est pas vraiment un militant anarchiste. Mais c’est un sacré bonhomme, Papillon. Chez lui, la liberté compte plus que tout. Et quand on est bagnard, cela conduit à de folles aventures – les longs préparatifs, l’adrénaline de la fuite, l’ivresse d’échapper aux barreaux, la rage d’être repris, l’horreur de la punition, les préparatifs qui reprennent, une autre évasion (...) Car il faut l’avoir connu, le bagne de Cayenne ! La chaleur atroce dans les cellules étroites infestées de vermine, la férocité sadique des matons, la cruauté sans âme de l’administration pénitentiaire, la violence entre détenus, les maladies tropicales et surtout le désespoir, le désespoir des réprouvés qui ne reverront jamais la France qui les a rejetés pour toujours, le désespoir de ces hommes qu’un tribunal a condamnés à une sentence que la rumeur dit pire que la guillotine »
Une bande dessinée suivant le texte des chansons et réalisée par Sylvain Dorange et Cécile Richard est sortie parallèlement.

Deux mots sur le bouquin d'origine, sorti en 1968, vendu à des millions d'exemplaires et estampillé "Récit" par l'éditeur Robert Laffont.
Une adaptation cinématographique, de Franklin Schaffner en a été tirée en 1973, avec Steve Mc Queen et Dustin Hoffman. Gros succès également.
Réfugié au Vénézuela, suite à sa dernière évasion, Charrière a affirmé avoir écrit ce livre à la lecture de "l'Astragale" d'Albertine Sarrazin, livre qui eut lui aussi une renommée certaine. Deux ouvrages sont ensuite parus pour dénoncer les mensonges et la mythomanie de l'auteur. Ces deux livres sont l’œuvre d'un journaleux proche des flics, Georges Ménager, et d'un, tout autant, grand ami des flics et des barbouzes, Gérard de Villiers, ce qui rend a priori plus que méfiant quant à leurs intentions.
Ceci dit, l'éditeur qui avait dépêché un enquêteur à Cayenne, était parfaitement au courant des inexactitudes (pour le dire gentiment) contenues dans l'ouvrage. De plus, les connaisseurs de l'histoire du bagne ont reconnu que Charrière s'est attribué sans complexes quelques mésaventures parvenues à rien moins que Marius Jacob, René Belbenoît, Pierre Bougrat ou Eugène Dieudonné (celui qu'on embringuât dans la Bande à Bonnot).
Une belle trompette, donc !
C'est pourquoi on est reconnaissant à Sanseverino d'avoir surtitré son adaptation du qualificatif "Roman".

8 commentaires:

  1. Bon, on va dire que c'est une autobiographie un peu romancée, c'est pas la première. Et pas le premier évadé à broder un peu sur sa belle : un certain Giacomo Casonova, qui est parvenu à s'échapper de la manière la plus rocambolesque qui soit de la prison des Plombs, sous les toits du palais des Doges de Venise (que j'ai eu la chance de pouvoir visiter il y a trois semaines, effectivement un tour de force de se tirer de là-dedans !), avait déjà, en son temps, pas mal enjolivé sa propre histoire... pour notre plus grand plaisir ! Edmond Dantès quant à lui, avait le mérite d'être purement fictionnel. On pourrait s'amuser à créer une liste des grands voleurs de clé des champs.

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  2. Et on ne va pas s'amuser à recenser ceux qui ont enjolivé leur biographie, on ne voudrait vexer personne.
    L'essentiel est que ce disque constitue une vraie réussite de la part de quelqu'un qui pédalait un peu dans la semoule à notre goût.
    Jules

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  3. Ah bon, il existe des autobiographies qui ne soient pas enjolivées ?

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  4. 7 ans, 11 mois et 14 jours de boulot ! Félicitations George.

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  5. C'est toujours mieux que le bagne !

    Sinon, quelle coïncidence, tout de même !

    Ce serait-y que Canal Sud serait maqué avec la vieille France Cul ?

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  6. Chic ! Je n'avais pas su ça.
    On reparlera justement de la chanson d'Albert Londres.
    Merci George.

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