dimanche 21 décembre 2014

Les homards Violets

GARAGE LYONNAIS injustement méconnu

 

Il arrive parfois qu'au grès de vagabondages divers on tombe sur quelque surprise.
Et en voilà une jolie...
On avait déjà entendu, plus ou moins distraitement, qui "Le clodo", qui "Sadique" mais voilà-t-il pas qu'en cherchant quelques précisions on tombe sur cette page entièrement consacrée à ce groupe de rockers loufoques de la banlieue sud de Lyon et gavée de souvenirs. Particulièrement au sujet de la localisation des bandes de blousons noirs de l'époque et leur culture respective.*
Tentons donc de résumer :
Les choses sérieuses commencent fin 1963.
Mené par J.C. (Jean-Claude ? Jean Christophe ? Jésus Christ ?) Gaurdon au chant ces mecs revendiquent les influences de Screaming Jay Hawkins, Chuck Berry, les Stones mais aussi Colette Magny, Boris Vian ou Pierre Henri. Sacré mélange, non?

En plus, ils se dégottent le même manager que Hector et les Mediators et tournent avec Los Chacos (folk Andin à tendance flûte de pan, fort à la mode dans les sixties**)

Ils se feront aussi virer par Jacques Brel dont ils devaient assurer la première partie, le grand Jacques les ayant accusé de tentative d'empoisonnement !



Citation :
"J'ai toujours aimé la notion d'ensemble pas de groupe. Le Homard Violet n'était pas un groupe de rock mais un ensemble musical. C'est la notion qu'on en avait et on aimait bien faire chier en le précisant ! Les gens disaient les Homards Violets quand ce n'était pas ironiquement: "les crevettes roses", on laissait dire, mais pour nous c'était le Homard Violet ! Ça pince et le violet n'est-il pas la couleur des morts par asphyxie, une couleur suicidaire quelque part...."

C'est en 1966 qu'ils enregistrent leur EP quatre titres historique  dont on vous
envoie deux extraits :


Citation: 
 "A l'époque les gens ne comprenaient pas un mot comme masochiste, les expressions comme parano arrivent seulement dans les années '70 en même temps que la vulgarisation de la psychologie. Tu disais à un mec "t'es paranoïaque" il ne comprenait pas. Par contre sadique il comprenait ! C'est une forme de provocation, il y a des éléments que tu comprends et d'autres pas, mais avec l'histoire tu en perçois le sens".

Deuxième titre assez "Dutronien" :



Dadaistes de seconde zone, beatnicks avant l'heure, censurés, sabotés en radio, les Homards Violets arrêteront d'enregistrer. Hélas !
De plus Gaurdon s'enquille seize mois sous les drapeaux !
Le groupe se sabordera à l'aube des années 70.
Quelques illuminés les reprendront de temps en temps, surtout avec l'arrivée du punk rock.  



 
Les Homards Violets étaient (entre autres)
Baby Benhamed (batterie)
Gaston Besse ( basse)
Serge Chaillou (guitare)
Charly Di Gaetano (guitare)
J.C. Gaudron (chant)

* A propos, citons la ré-édition en 2007 du fabuleux livre de l'ethnologue Jean Monod "Les barjots : essai d'ethnologie des bandes de jeunes" chez Pluriel. Ce bouquin mériterait bien un article ici-même.   
** Oh non, Condor ! Pas ça !



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