vendredi 30 novembre 2012

Madame Bolduc, la reine du turlutage


    C'est au pays des Indiens Micmacs, la Gaspésie, que naît Mary Travers en 1894. Fille d'une Canadienne-française et d'un Irlandais, elle grandit au sein d'une famille nombreuse et pauvre à Newport, petit port vivant de la pêche et des exploitations forestières sur la Baie des Chaleurs.
    Son père lui apprend à jouer des instruments de musique traditionnels que l'on retrouvait dans beaucoup de foyers du Québec au tournant du xxème siècle, comme le violon, l'accordéon, l'harmonica, les cuillères et la guimbarde. Ils jouaient surtout des airs et des danses de folklore traditionnel comme les gigues. Est-ce à ce moment là qu'elle apprend à turluter, sa signature qui la fait reconnaître immédiatement ? On dit que l'art du turlutage, sorte de scansion très rythmique qui ponctue les couplets est issu du folklore irlandais et écossais. Son apprentissage musical se fit donc en puisant dans le folklore anglophone et francophone à l'image du creuset qu'est la Gaspésie.
    A 13 ans Mary Travers quitte sa famille pour aller travailler à Montréal comme bonne, puis rentre à l'usine à 16 ans. 
La Bolduc au centre

    Elle se marie en 1914 avec Edouard Bolduc, un plombier violoneux. C'est ainsi qu'elle gagne son nom de scène Madame Bolduc, ou plus simplement, La Bolduc. Elle devient couturière, a des enfants, et tente sa chance avec son mari "aux Etats" dans le Massachusetts en 1922 pour tenter d'améliorer leur situation.

    Elle commence à chanter aux Veillées du bon vieux temps à Montréal. Ces veillées avaient lieu quatre ou cinq fois par année et avaient pour thèmes : le Mardi Gras, les Sucres, l'Épluchette de blé d'Inde, le Réveillon de Noël. Elle chante "Y'a longtemps que je couche par terre" et le succès est immédiat.

                 
    En 1929, elle enregistre son premier disque avec Ovila Légaré et obtient le succès dès la fin de cette année avec Johnny Morfaleau et La cuisinière. On vendra 12 000 exemplaires de ce disque, record à l'époque au Québec. Sa carrière est lancée, la misère s'éloigne. 

    Elle est l'artiste la plus populaire de la Grande Dépression. Ses textes parlant de la vie des petites gens dans une langue du quotidien font mouche. 
    La Bolduc s'achète une voiture et sillonne le Québec lors d'interminables tournées avec une troupe.  Elle compose plus de 300 morceaux. Sa carrière est freinée (sans mauvais jeu de mots) par un accident de voiture en 1937 puis par la maladie. Elle enregistre ses derniers disques en 1939. Elle s'éteint en 1941 à l'âge de 46 ans.
    L'influence de la Bolduc sur la chanson québecoise fut grande.

Sources : Du temps des cerises aux feuilles mortes, Québec info musique, Wikipedia, Gramophone virtuel du Canada.


   Ci-dessous, une chanson un brin sarcastique sur la misère du populo et l'action toujours efficace des gouvernants pour y remédier...




...Et une autre merveille où l'on appréciera son art de la turlute.



On peut écouter des dizaines de chansons de la Bolduc sur le gramophone virtuel du Canada .

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