Ceci est une mise en bouche pour l'émission du 8 janvier consacrée au cinéma. Extrait du "Graphique de Boscop" (1976) de Sotha et Georges Dumoulin.
Attention ! Film génial et fauché.
Rappelons que Patrick Dewaere était à l'époque Monsieur Sotha et que ce film est une adaptation je m'en foutiste de la pièce éponyme jouée au "Café de la Gare".
A la limite du documentaire sur la France giscardienne... Synopsis (plus ou moins)
À Saint-Rupert (pays des gens pas fiers) , Basse Lozère, le fils d'une famille d'éboueurs, Pissenlit, est un prodige en mathématiques : en lisant un livre trouvé dans une poubelle, il révolutionne une théorie mathématique. Craignant que ses dons soient exploités à des fins malhonnêtes, il joue les débiles mentaux. Pendant ce temps, son père fabrique un ordinateur à partir d'objets récupérés dans des poubelles, et capable de composer des "tubes" musicaux qui feront peut-être de lui une star. Distribution (en gros) Romain Bouteille : Roger Dendron, patriarche, éboueur et érudit. Catherine Mitry : Dorothée, sa femme martyre. Philippe Manesse: Leur fils débile (ou pas). Sotha : La fille délurée, ingénue et prostituée. Patrice Minet : Mozart, dit "Ducul", éboueur et musicien introverti. Jacques Signaux : Ahmed, éboueur et Arabe. Odile Barbier : Lafleur, serveuse prostituée qui "n'a pas quatre bras". Marie-Christine Descouard : Marguerite Valence. Sophie Barjac: La blonde des services.
Pour l'anecdote, ce film resta 34 ans à l'affiche du "CNP Terreaux" à Lyon. Unique séance (bondée) tous les samedis soirs vers 23 heures.
Mais trêve d'érudition. Extrait :
Et voici l'affiche d'époque (film sorti au premier décembre 1976)
Nous vous avons déjà fait particidu texte que consacra Robert Giraud dans son Vin desrues au retour sur scène improbable de la môme Fréhel (que Giraud organisa lui même avec un autre zigue) dans un baloche de la Contrescarpe.
Les traces de Fréhel ne se perdent pas encore tout à fait après ce dernier tour de chant... Ultime enregistrement de la grande chanteuse au micro de Radio-Lausanne en 1950.
Elle s'éteindra une année plus tard, seule, dans un hôtel de passe minable de la rue Pigalle. Comme un moineau ?
Merci à M. Berrot d'avoir mis en ligne cet enregistrement très rare et cette belle galerie de photos sur le tube.
C'est au pays des Indiens Micmacs, la Gaspésie, que naît Mary Travers en 1894. Fille d'une Canadienne-française et d'un Irlandais, elle grandit au sein d'une famille nombreuse et pauvre à Newport, petit port vivant de la pêche et des exploitations forestières sur la Baie des Chaleurs.
Son père lui apprend à jouer des instruments de musique traditionnels que l'on retrouvait dans beaucoup de foyers du Québec au tournant du xxème siècle, comme le violon, l'accordéon, l'harmonica, les cuillères et la guimbarde. Ils jouaient surtout des airs et des danses de folklore traditionnel comme les gigues. Est-ce à ce moment là qu'elle apprend à turluter, sa signature qui la fait reconnaître immédiatement ? On dit que l'art du turlutage, sorte de scansion très rythmique qui ponctue les couplets est issu du folklore irlandais et écossais. Son apprentissage musical se fit donc en puisant dans le folklore anglophone et francophone à l'image du creuset qu'est la Gaspésie. A 13 ans Mary Travers quitte sa famille pour aller travailler à Montréal comme bonne, puis rentre à l'usine à 16 ans.
La Bolduc au centre
Elle se marie en 1914 avec Edouard Bolduc, un plombier violoneux. C'est ainsi qu'elle gagne son nom de scène Madame Bolduc, ou plus simplement, La Bolduc. Elle devient couturière, a des enfants, et tente sa chance avec son mari "aux Etats" dans le Massachusetts en 1922 pour tenter d'améliorer leur situation. Elle commence à chanter aux Veillées du bon vieux temps à Montréal. Ces veillées avaient lieu quatre ou cinq fois par année et avaient pour thèmes : le Mardi Gras, les Sucres, l'Épluchette de blé d'Inde, le Réveillon de Noël. Elle chante "Y'a longtemps que je couche par terre" et le succès est immédiat.
En 1929, elle enregistre son premier disque avec Ovila Légaré et obtient le succès dès la fin de cette année avec Johnny Morfaleau et La cuisinière. On vendra 12 000 exemplaires de ce disque, record à l'époque au Québec. Sa carrière est lancée, la misère s'éloigne. Elle est l'artiste la plus populaire de la Grande Dépression. Ses textes parlant de la vie des petites gens dans une langue du quotidien font mouche. La Bolduc s'achète une voiture et sillonne le Québec lors d'interminables tournées avec une troupe. Elle compose plus de 300 morceaux. Sa carrière est freinée (sans mauvais jeu de mots) par un accident de voiture en 1937 puis par la maladie. Elle enregistre ses derniers disques en 1939. Elle s'éteint en 1941 à l'âge de 46 ans. L'influence de la Bolduc sur la chanson québecoise fut grande. Sources : Du temps des cerises aux feuilles mortes, Québec info musique, Wikipedia, Gramophone virtuel du Canada. Ci-dessous, une chanson un brin sarcastique sur la misère du populo et l'action toujours efficace des gouvernants pour y remédier...
...Et une autre merveille où l'on appréciera son art de la turlute.
Née Germaine Heygel d'un père alsacien et d'une mère normande, est une actrice et chanteuse française, née le 22 octobre 1909 et décédée le 29 juin 2000.
Elle est connue pour ses rôles dramatiques au théâtre (notamment chez Jean Vilar), entre autres, dans Noces de sang, Yerma ou La Maison de Bernarda Alba de Federico Garcia Lorca qu'elle fait d'ailleurs connaître en France. Elle avait débuté sous sa direction au théâtre de Madrid.
Chanteuse, elle interprète avec sa voix unique, Aristide Bruant, Jacques Prévert, Pierre Mac Orlan, Léo Ferré, Béranger,
etc. Elle chanta également souvent en espagnol (notamment ses
interprétations remarquables des chansons folkloriques recueillies par
Garcia Lorca) avec un accent irréprochable.
Un exemple: la chanson de Margaret écrite par Mac Orlan (celui qui fit toujours semblant de voyager) en 1957
Elle décède à Saint Romans en Viennois et est inhumée au cimetière de Montrouge à Paris.
Ci-dessous, l'auteur de la chanson. Le bougre en écrivit des dizaines.
Les Olivensteins se forment autour d'une bande de copains à Rouen en avril 1978. Leur nom vient du très médiatique psychanaliste français Claude Olivenstein qui s'occupe à l'époque de soigner de jeunes toxicomanes dans sa clinique de Marmottan (un best seller du monsieur : "Il n'y a pas de drogués heureux" On ne rit pas, merci... ).
En juin 1978, le groupe fait son premier concert avec, dès le début, ce
style rafraichissant qui caractérise les groupes punks (provocation
que l'on retrouve notamment dans les textes de chansons tels " Patrick Henry est innocent " ou " Pétain, Darlan, c'était le bon temps ").
À partir de l'automne 1978, le groupe fait plusieurs concerts en Normandie et à Paris, notamment avec les Dogs et l'accueil du public comme celui des journalistes rock est excellent. En mars 1979, les Olivensteins sortent en autoproduction un premier (et unique) 45 tours 3 titres qui est produit par Lionel Hermani
gérant du petit magasin de disque Mélodies Massacre et premier
producteur des Dogs. Le disque est logiquement commercialisé par Mélodie
Massacre, dont le vendeur est Eric Tandy, le frère ainé du chanteur et
parolier du groupe.
Les 2000 exemplaires du 45 tours sont rapidement
épuisés et les critiques de la presse rock sont enthousiastes. Patrice Blanc-Francard passe ainsi régulièrement le morceau " Euthanasie " pendant plusieurs mois au cours de son émission musicale Loup-Garou sur France Inter.
Le succès du 45 tours permet au groupe d'enchaîner les concerts, et les
Olivensteins rêvent cette fois de sortir un véritable album 33 tours.
le label Barclay,
qui vient de signer les Sex Pistols pour la France est très intéressé,
mais l'opposition totale du Docteur Olievenstein à l'utilisation de son
nom fait capoter le projet.
A ce coup dur s'ajoutent les pressions des
RG et à nouveau du Docteur Olivenstein, qui fait annuler leur concert prévu en décembre 1979 au Palace en première partie de Stiff Little Fingers (Belfast). Frustrés par l'impossibilité d'enregistrer leur album tant espéré et peu en phase avec le nouveau public punk, composé de plus en plus par des nouveaux skinheads, le groupe décide de séparer après un ultime concert en janvier 1980 dans la salle St Croix des Pelletiers à Rouen.
Plus tard Gilles Tandy reforme un autre groupe dans la même veine et à la durée aussi éphémère : LES GLOIRES LOCALES. Ensuite il fonde les Rythmeurs qui sortent un disque chez New Rose Records et se séparent.
Gilles Tandy finira par entamer une carrière solo et publiera deux albums.
En 2011, paraît une anthologie du groupe, la première et unique...
Ci-dessous, une unique trace filmée par FR3 Normandie
Extrait d'interview
Vous vous définissiez punk à l’époque ?
Gilles Tandy : Oui, oui, dès le début. On va se couper
les cheveux, porter des badges… Mais ce n’était pas le grand guignol,
j’étais au lycée, je prenais plaisir à mettre une cravate sur un
tee-shirt, ce qui plaisait beaucoup aux profs…
Je suis retourné à Rouen fin 77. Là, il y avait une émulation liée à
l’activité de “Mélodies Massacre”, plein de disques sortaient sur des
labels indépendants, tous ces jeunes groupes jouaient vite et simple
avec une énergie pas possible… C’était vraiment excitant. Ça n’existait
pas en France…
J’étais déjà assez copain avec les Dogs qui sortaient leur premier 45
tours.
Je n’ai pas de définition du punk… C’est un truc qu’on a vécu…
Le côté attitude m’exaspérait déjà… Ma passion était davantage liée à
la musique qui déferlait à ce moment-là. Le punk parisien vu de ma
province, que ce soit à Rouen ou à Sète, je trouvais ça ridicule,
grotesque même. J’ai rencontré la plupart des acteurs de la scène
parisienne bien après, je me suis bien entendu avec certains d’entre
eux, mais pour nous, à l’époque ce n’était qu’une bande de poseurs… Je
pense que ça n’a pas beaucoup changé aujourd’hui…
On va former les Olivensteins vraiment par hasard. Éric écrivait des
textes derrière le comptoir du magasin. Il ne se doutait pas que ça
allait devenir des chansons. Moi j’aimais bien chanter. Avec Vincent,
qui officiait comme guitariste de “Section Spéciale”, on a décidé de
faire un groupe un peu sur un coup de tête. Mimi, le batteur des Dogs
partait à l’armée. Dominique nous a laissé un local de répétition à
disposition. On a démarré avec un texte, “Patrick Henri est innocent”.
C’est parti comme ça, un dimanche d’avril 78. On avait recruté des gens à
droite à gauche. En plus de Vincent, qui pour l’occasion, tiendra la
batterie, le guitariste lors de cette répète était le chanteur de
“Section Spéciale”, le bassiste n’avait jamais joué de basse, moi je
n’avais jamais vraiment chanté dans un micro… Il y avait aussi Dominique
des Dogs au saxo, et Hugues jouait de la guitare. C’est devenu sérieux
assez rapidement. 15 jours après, on peaufinait déjà la première
formation des Olivensteins. Au départ c’est un gag, mais très vite,
Vincent a pris la guitare, composé des morceaux, Éric a pondu des textes
à tire-larigot… On a trouvé un bassiste, un batteur…
En juin 78, un des membres du groupe avait trouvé un truc, dans une
fête de psys qui commémoraient les dix ans de Mai 68, sur les hauteurs
de Rouen. (On ignorait bien sûr que 39 ans plus tard, un tel évènement
serait purement et simplement prohibé, par un pouvoir revenu d’un autre
âge, pour qui la perception de “Pétain Darlan c’était le bon temps” ne
serait malheureusement pas du second degré). Là, on a débarqué, on a
vraiment foutu la zone… On est allé très loin. Chanter “Patrick Henri
est innocent”, avec le doigt pointé sur le ventre d’une femme enceinte…
C’est vrai que ce n’était pas très malin, mais il fallait aller dans la
provoc, on était là pour ça… Rires… Notre première prestation…
D’où le nom ?
Gilles Tandy : Non, le nom on l’avait déjà. On avait le
nom avant le groupe. Éric avait croisé Olivenstein dans un concert de
Johnny Thunder au Gibus. Le nom du groupe est né d’un retour
Paris-Rouen, par le premier train, de 5h30…
Ensuite répétitions, les premiers vrais concerts à partir de l’automne
1978. On a fait un concert au Gibus, on a joué devant cinq ou six
personnes, et on s’est retrouvé avec le matos sur le trottoir… Comme
beaucoup de gens au Gibus à l’époque… Fallait pas aller demander le
cachet… Rires…
On a fait pas mal de premières parties des Dogs, et on a joué au “Rose
Bonbon” en novembre 1978. Il y avait un concert en matinée, un en
soirée, 150 personnes en matinée, et à minuit un peu plus, mais si on
compte le nombre de gens qui disent nous avoir vus ces deux soirs-là, on
remplit Bercy. Juste après ces concerts, il y a l’article de Garnier
dans Rock & Folk. Ça fait parler mais ça ne fait pas décoller
grand-chose… En 1978, pour trouver des concerts… C’est encore la
préhistoire…
Quel était l’état de la scène ?
Gilles Tandy : Nous on a joué à Rouen, en banlieue du
Havre (en première partie des Damned), au Havre une fois, mais, étant
Rouennais et chantant en français, on y était plus ou moins triquards,
sinon, Caen et Paris. On n’a jamais joué ailleurs. La scène était
quasiment inexistante. Et il fallait voir les organisations… Les
sonorisateurs étaient la plupart d’anciens balloches qui ne comprenaient
rien à ce qu’on faisait, les sons étaient dégueulasses, les scènes
n’étaient pas vraiment des scènes, il y avait des trucs horribles…
Vous chantiez en Français, ce qui n’est pas très “tendance” ?
Gilles Tandy : Oui, mais il y avait quelque chose à
faire. La plupart des groupes punks chantaient en français à l’époque.
Asphalt Jungle, je ne sais pas s’ils chantaient en français ou en
anglais puisqu’on ne comprend absolument rien… Mais il y avait cette
envie de chanter en français… On ne pensait pas encore à la carrière
américaine… Rires…
On avait des paroles plutôt sociales. Ça pouvait être de la dérision,
mais elles étaient basées soit sur la vie de tous les jours, soit… Il
pouvait y avoir l’histoire, avec “Pétain Darlan, c’était le bon temps”…
Il faut voir aussi le contexte. En 1978, on se fait traiter de petits
cons par toute une génération de vieux schnocks et la réponse c’était :
“hé ho, il n’y a pas que nous qui avons fait des conneries !” C’était
très con, mais il y avait évidemment énormément de degrés derrière… Tout
le monde ne va pas comprendre. Là, on aura des problèmes, on a failli
se faire casser la gueule… Mais on n’était pas dépassés. Le tout étant
fait au dixième degré, on prenait ça au dixième degré. On parlait de
beaucoup de choses. Ça allait d’une ode à John Wayne, qui était un
morceau sur le côté affligeant des westerns spaghetti, à “Fier de ne
rien faire”, où là, il y avait un message, qui est toujours d’actualité…
Vous allez enregistrer votre premier disque très rapidement ?
Gilles Tandy : Oui, en mars 1979. Au départ, on voulait
tout faire dans la cave, mais Lionel Herrmani de Mélodies Massacre, le
producteur des Dogs nous a poussé à faire ça bien, il savait qu’il y
avait un potentiel énorme. Donc les trois titres ont été enregistrés et
mixés en huit heures. Le disque est sorti un mois après, le premier
tirage a été épuisé en trois semaines…
Tout marchait avec le bouche-à-oreille. Mais ça va
surtout fonctionner après la séparation du groupe. C’est dommage… Après,
Blanc-Francart va le passer tout l’été sur France Inter, Manœuvre fera
un truc dithyrambique dans Rock & Folk, mais c’est toujours dur de
trouver des concerts… On n’a pas de tourneur, on marche à la démerde, on
n’a pas de fric non plus. Ça va être un obstacle parce que tout le
monde est obligé d’aller bosser… Le disque est assez vite épuisé, et on
cherche une distribution pour le ressortir au format maxi 45 tours. 90%
des boîtes de disques cherchent le nouveau Téléphone. Comme toujours en
France, Téléphone marche bien, donc il faut faire du Téléphone, ils ne
comprendront rien, une fois de plus, à ce qu’il se passe. Barclay est
intéressé, et, au moment de signer, ils nous disent : ”il faudrait
peut-être voir avec le médecin, à cause du nom, on risque un procès,
bla-bla-bla, bla-bla-bla…” Donc voilà, c’était fini… Rires… Il va y
avoir toute une série de trucs négatifs qui vont faire que le groupe ne
va pas durer…
L’arrivée des R.G. au concert, c’est un truc qui va vraiment nous faire
chier. On n’a pas fait ça pour ça… L’arrivée des keupons à crête et à
la Valstar, au premier rang on n’a pas fait ça pour ça non plus… En
1979, on écoutait les Fall, les Mekons, les Swell Maps… Très vite, on a
commencé à déchanter. On devait faire la première partie de Stiff Little
Fingers au Palace, et le docteur Olivenstein passe un truc dans
France-Soir, comme quoi il est hors de question qu’un groupe se présente
au Palace sous son nom. Donc le concert est annulé, alors que ça aurait
été un tremplin pour nous.
Il y a comme ça, tout un enchaînement de désillusions, qui fait que le
groupe ne tient pas. On donne un dernier concert en janvier 1980. Après
le groupe se sépare.
Vous n’avez eu qu’une seule sortie discographique ?
Gilles Tandy : Voilà. Par la suite, la rondelle va coter
dans toutes les bourses de disques, ça m’a toujours fait un peu mal au
coeur. En 1984, il me restait une caisse de singles, et je les ai vendus
à 20 balles dédicacés, à des mômes, alors que les mecs en face le
vendaient déjà à 500 balles.
On avait de quoi faire un album.
Finalement, c’est peut-être très bien comme ça aussi… Rires… Le punk,
c’était, de toute façon, quelque chose de totalement éphémère.
Fier de ne rien faire :
Ce morceau, c’est Dominique qui l’a composé pour moi,
et, bien sûr, les paroles sont d’Éric. Il avait composé la musique, avec
les arpèges du début. Dans la mesure où je n’écrivais pas les chansons,
il fallait toujours se démerder à faire combiner les deux (paroles et
musique), voire les trois, puisque j’avais mon mot à dire quand même, et
je devais apprendre à poser ma voix. C’est un des tous premiers
morceaux…
Euthanasie, on ne devait pas le faire. Au départ, la chanson avait deux
couplets de plus, et on la jouait moins vite, vraiment lourdement, elle
durait cinq minutes. On trouvait ça chiant. Le jour de l’enregistrement,
on avait un peu de temps, et on s’est dit : “on va essayer de la faire
quand même en enlevant deux couplets.”
Négatif, c’était ce qu’on avait choisi pour faire la face B. On avait
déjà prévu de faire un 45 tours derrière, avec un morceau qui s’appelait
“je hais les fils de riches”, qui n’a jamais été enregistré.
Sans le GAM, la chanson francophone belge ne serait pas tout à fait pareille. On peut d'ailleurs en dire autant de l'histoire sociale belge. GAM n'est pas un groupe comme un autre. Si ce sont d'excellents musiciens, ce sont aussi - et sans doute surtout - des individus, hommes et femmes, profondément engagés et inscrits dans leur réalité sociale et économique de la fin du 20e siècle et de ce début de 21e siècle.
Une fameuse bande de musiciens d'abord :
Michel Gilbert, dit "Roudoudou", compositeur et auteur de nombreux morceaux, voix, guitare et bouzouki ;
John Dobrynine, composition, guitare, banjo, flûte, clarinette, orgue ;
Jean-Claude Salémi, composition, guitare… et illustrations !
Ils ont bien sûr travaillé avec d'autres musiciens dont notamment Viviane Fortuné (flûte traversière), Daniel Léon (basse et prise de son), Paolo Radoni (arrangements, guitare, contrebasse), Jeannot Gillis (trombone) et Rudi Schroder (contrebasse). Dans les années 1970, il ne se passait pas un combat social en Belgique - mais aussi à Chooz, en France - sans que le GAM ne vienne pointer ses instruments et ses chansons. Pour faire la fête, mais aussi pour clamer bien haut qu'il ne faut pas se laisser faire, qu'on est tous solidaires et que c'est en s'exprimant ensemble qu'on referra le monde. Ambitieux, oui. Mais ils ont bien raison : une bonne chanson qui dit clairement les choses fait parfois avancer autant les combats qu'une grève bien sèche. Quand on associe les deux, c'est encore mieux ! Jacques Parent, qui les a bien connus et sans qui cette page n'existerait pas, raconte : "Ce fut "Délégué" à Monceau-sur-Sambre, "36 heures" à Cockerill, "Est-ce que tu l'aurais cru ?" chez Siemens à Beaudour, "Chant des chômeuses" à La Louvière. Des amis à eux avaient une résidence secondaire à Chooz. Un jour, au début du mouvement contre la centrale nucléaire, vers fin 78, ils sont passés un WE, nous ont rencontrés, ont improvisé un tour de chants. Cette journée est très bien résumée dans la chanson "Ballade à Chooz"… ! En 79, le 45 tours "Non à la 2e centrale" a été enregistré grâce à eux et vendu au bénéfice du comité de Chooz pour nous aider à la lutte. Par la suite, ils sont venus tellement souvent nous soutenir et chanter pour les fêtes et aussi pendant les manifestions face "aux casqués" que nous les avons considérés comme calcéens (habitants de Chooz). La chanson "Allez les gars" est un morceau composé spécialement pour être chanté face aux CRS et gendarmes mobiles… et il a souvent été chanté ! Le début, sereinement, la fin du morceau, souvent dans un nuage de gaz lacrymogène…"
Grand Jojo Patrouille de nuit Marcel Mouloudji Le voleur La chanson du Dimanche Gardien de la paix Jean-Roger Caussimon Histoire de brigands François Béranger La gigue de la reine Jacques Marchais La valse des monte-en-l'air Les voleurs de poules Anatole Les Charlots Parole, parole, joli motard Mélusine La complainte de Mandrin 12°5 Ils sont partout La Rumeur La meilleure des polices Boris VianLes chaussettes à clous
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Reprise Bohn' Hem Voyage voyage The Bellrays Les cornichons
Pour les enfants Delphine Seyrig Conseil de la fée des lilas
Curiosité Gherasim Luca
Bonus Nitta Jo J'ai soif
Et voilà la première émission de l'herbe. Merci à Paule qui a pris sur son temps précieux pour réaliser ce travail titanesque.
Roger Riffard décèP de le 29 octobre 1981, deux heures avant son ami Brans.
Il arrive parfois de glaner des petites merveilles, même sur l'internet...
Ainsi donc Roger Riffard, ce grand oublié.
Né à Villefranche de Rouergue dans les années 20, prof, puis cheminot, Riffard écrit au Monde Libertaire avant que l'on ne publie ses deux romans La grande descente et Les jardiniers du bitume (ed. Julliard), remarqués par René Fallet.
A côté de ça, il écrit des chansons et ses amis l'encouragent à se produire en public. Il joue alors au Cheval d'Or, où il croisera Ricet Barrier, Anne Sylvestre, Boby Lapointe... et l'on rie alors de son air improbable, de ses costumes élimés, de sa voix de fausset. Cet olibrius attifé en employé SNCF en rajoute par des mimiques décalées, laissant ses spectateurs pantois. D'autant qu'on est vite surpris par ses textes drôles et tendres écrits dans un français châtié.
Jacques Canetti le fait enregistrer en 1959.
Il se produit dans d'autres cabarets parisiens et fait la première partie de Brassens à Bobino, à l'olympia, en province... éclipsant parfois le grand Georges. A la fin des années 60, Riffard délaisse la chanson pour devenir comédien et tiendra des second rôles dans des chef-d'oeuvres comme Buffet froid de Blier, Lacombe Lucien de Louis Malle, le sauvage Themroc de Claude Faraldo, Allons z'enfants d'Yves Boisset.
On le voit également au théâtre jouer dans le fameux Cripure de Louis Guilloux ... et dans un nombre assez inquiétant de nanards. D'où ça tête légèrement ahurie qui dit vaguement quelque chose...
Riffard revient sur scène en 1979 à la Vieille Grille pour un dernier tour de chant. Il décède le 29 octobre 1981, deux heures avant son ami Brassens. « Parti en lever de rideau », selon la formule d'Anne Sylvestre. Des artistes aussi divers que Michèle Arnaud, Suzanne Gabriello,Anne Sylvestre, Julos Beaucarne, Gérard Morel, Mouloudji, Daniel Prévost, Jacques Marchais etc... ont enregistré Roger Riffard.
Une compilation de chansons de Roger Riffard a paru chez universal en 2000.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le bonhomme et ses chansons rendez-voussur ce site, très complet, d'où j'ai tiré la substantifique moelle de ce texte.
«
On a monté un groupe avec des potes qui sont pas musiciens Nous
on fait pas d’la soupe et quand on joue ça fait hurler les
chiens J’ai
largué mes bijoux et je porte autour du cou Une
épingle à nourrice et une tranche de foie d’génisse C’est
plus économique, c’est plus pratique J’suis punk, c’est
fantastique ! » Gang
mythique du punk franchouillard, Bulldozer a démarré en trombe en
77, drivé par Gérard Pisani et deux autres ex-Martin Circus,
accompagnés du guitariste Lolita Carabine d’Extraballe (le futur
Lol du groupe de l’émission Nulle Part Ailleurs). De sacrés
musiciens, malgré ce que prétend leur manifeste « J’suis Punk »,
qui ont décidé de se fendre la poire et de faire la nique aux kids
en balançant un cocktail explosif de gros riffs qui tâchent et de
paroles inénarrables. Gérard
Pisani (alias Gerry Zipanar !) incarne avec brio le prolo branleur et
alcoolo beuglant d’une grosse voix gouailleuse des textes
anarcho-gaucho-dadaïstes qui narrent déjà les HLM pourries,
le chômage de masse et les gros richards effrayés par les
bolchéviques planquant leur pognon en Confédération Helvétique.
Ironie
de l’histoire, avec ses mélodies imparables et ses refrains
épiques, cet album gag va devenir l’un des rares classiques du
punk seventies hexagonal. Sa couverture, un collage azimuté
agrémenté de légendes à l’avenant (« Dédié à Amin Dada »
ou « L’écoute de cet enregistrement est fortement déconseillée
aux cons. »), sera même réutilisée pour le Killed By Death # 200,
sur lequel figure d’ailleurs « J’suis Punk », un tube mémorable
qui sera notamment repris par les No Talents. Les
blagues les meilleures étant les plus courtes, le deuxième album
(Des Gamelles Et Des Bidons) fut un bide total, ni punk ni drôle, et
nos héros désertèrent les terrains vagues, laissant à la
postérité quelques grands moments de poésie urbaine.
MERCI AU COMMANDANT SYLVAIN (Dig It !
Canal Sud le jeudi à 21h30) DU BLOG DU CHANT A LA UNE POUR CETTE
BIO.